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Après l’annonce de la mort de Werenoi, les réseaux sociaux ont vu coexister deux mondes. D’un côté, des fans bouleversés, rendant hommage à son talent. De l’autre, des internautes découvrant son nom avec surprise en apprenant qu’il était le plus gros vendeur de disques entre 2023 et 2024. Comme si deux France se regardaient en chiens de faïence, incapables de se comprendre.

Cette fracture, Florent Barraco enquête sur les ressorts profonds de la chanson populaire. Il y défend l’idée que la musique, au même titre que l’Histoire ou la langue, participe à la fabrication symbolique de la nation. Elle fonctionne comme un récit collectif, capable de lisser les fractures sociales, de faire dialoguer les marges avec le centre, et de créer des affects partagés. En convoquant Ernest Renan et Dalida, les Rita Mitsouko et Michel Sardou, il rappelle que les grandes chansons populaires touchent à l’intime, au quotidien, à ce que nous avons (ou avions) en partage.

Or, comme le théorise Florent Barraco, la musique tend à se communautariser, à l’image de la société : elle devient le miroir de nos bulles culturelles, où chacun écoute selon ses repères sociaux, esthétiques, générationnels. Le tube fédérateur, capable de traverser les âges et les classes, devient l’exception. 

Le Point

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