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Selon L’Express, les enquêteurs français soupçonnent que le régime algérien a commandité l’enlèvement en France de l’influenceur et opposant Amir Boukhors, alias Amir DZ, réfugié politique, du 29 avril au 1er mai 2024. L’exécution de l’opération aurait été confiée à des hommes de main, dont au moins deux membres de la communauté des gens du voyage de Pontault-Combault (Seine-et-Marne).

Amir Boukhors a formellement reconnu l’un d’eux comme l’homme lui ayant passé les menottes. Il aurait été drogué et retenu dans un Algeco, dans une déchetterie, avant d’être relâché en forêt. Deux femmes, payées 1 000 euros chacune, jouaient les “gardiennes”.

Les investigations ont mené à trois diplomates algériens soupçonnés d’avoir coordonné l’opération :

  • S.R., agent consulaire à Créteil ;
  • S.S., officiellement premier secrétaire à l’ambassade d’Algérie à Paris, en réalité officier de la DGDSE (services secrets extérieurs) ;
  • H.B., consul-adjoint à Créteil, suspecté d’avoir recruté deux fonctionnaires français (à Bercy et à l’OFII) pour obtenir les adresses de réfugiés algériens.

Selon la DGSI, l’objectif était d’exfiltrer Amir DZ vers l’Algérie, où il a été condamné à 20 ans de prison. Ce type d’opération rappelle celle menée contre Hichem Aboud, autre opposant enlevé à Barcelone en octobre 2024.

Une vingtaine de communications ont été identifiées entre diplomates, intermédiaires et “gros bras” durant la nuit du 30 avril. Le juge d’instruction a qualifié l’affaire d’”association de malfaiteurs terroriste”, considérant qu’il s’agissait d’un message d’intimidation envers l’ensemble de la diaspora algérienne critique du pouvoir.

Certains protagonistes, dont S.S. et H.B., sont aujourd’hui introuvables. Le général Rochdi Fethi Moussaoui, ancien chef de la DGDSE à Paris, promu à Alger après les faits, nie toute implication.

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