Les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent la très grande majorité des invités et autres personnes entendues à l’antenne. En 2019, les catégories socio-professionnelles représentant les classes populaires (agriculteurs, ouvriers et employés) ne constituent que 2,4 % des personnes entendues. Entre 2010 et 2020, le temps d’antenne consacré aux luttes sociales est divisé par dix.
Une étude interne à Radio France réalisée en 2019 indique que « par rapport à la concurrence directe, France Inter se caractérise par une proportion importante d’auditeurs CSP+ (39 %), aussi bien de chefs d’entreprise/cadres et professions intellectuelles supérieures (19 %) que de professions intermédiaires (17 %) — le reste étant composé des artisans et des commerçants. » Au contraire, seuls 11 % de ses auditeurs appartiennent aux « CSP- », soit les catégories sociales défavorisées.
En 2020, la journaliste Mémona Hintermann, ex-membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, déplore le manque de diversité sociale de la radio : « Quand j’écoute Inter, j’entends une France bourgeoise épargnée par les difficultés de la vie, qui ne correspond pas au pays tel qu’il est. Enfants de diplomate ou de ministre, les figures de la matinale entretiennent une part d’entre-soi jusque dans le choix des mots employés ».