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Trafic de drogue à Lyon : le rôle trouble des antifas

Les dealers mènent la vie dure aux riverains de la place Mazagran, sous l’œil bienveillant des militants d’extrême gauche locaux.

a scène a lieu un soir de boucan, place Mazagran, au centre de Lyon. Depuis plus d’un an, les dealers rendent la vie des riverains impossible sur cette place du quartier populaire de la Guillotière. Dans la nuit du 14 au 15 juin, la police nationale est appelée pour une énième intervention à la suite du tapage. Sur une vidéo que Le Point a pu consulter et faire authentifier par plusieurs sources, on voit les forces de l’ordre s’avancer vers les squatteurs, qui zonent sur l’aire de jeux pour enfants confisquée par les dealers.

Au milieu, une demi-douzaine de militants d’extrême gauche forment un cordon entre la police et les suspects. Ils dégainent leurs téléphones et filment le flash allumé, afin de prévenir toute « violence policière ». En confiance, l’un des squatteurs s’avance vers un policier et agite les bras pour le provoquer. Dans son dos, le militant filme, à l’affût d’un mauvais geste. Les forces de l’ordre finissent par reculer pour transporter un suspect au commissariat.

(…)

À Lyon, le quartier populaire de la Guillotière a toujours été, avec les pentes de la Croix-Rousse, un bastion « antifa ». À deux pas de la place Mazagran, les militants ont investi un immense squat, l’Espace communal de la Guillotière, ou ECG. Les antifas ont réquisitionné un bâtiment pour y héberger une quarantaine de demandeurs d’asile. On y dispense des cours de sport « en mixité choisie », de « combat, mouvement et respiration », entre les permanences de santé, d’aide au droit d’asile, les distributions alimentaires, l’accès au Lavomatic et les cours de danse africaine.

Les activités proposées à l'Espace communal de la Guillotière, un squat antifa qui reçoit les migrants.
©  LP
Les activités proposées à l’Espace communal de la Guillotière, un squat antifa qui reçoit les migrants.© LP

Les militants proposent aussi des sessions de « self-défense populaire » contre les violences policières. « Ils apprennent aux dealers leurs droits pour savoir quoi dire en cas d’interpellation, souffle un policier. Lorsqu’on en arrête un, son discours fait très récité… » À leur arrivée à Lyon, les migrants d’origine subsaharienne se retrouvent sur la place Mazagran par le bouche-à-oreille. « Et là, ils tombent sur les antifas, qui leur disent : Fais attention à la police, protège-toi », raconte ce même policier. « Alors, ils développent une méfiance. Je ne suis pas sûr que ça les aide à s’intégrer. Pour moi, c’est même la recette de l’échec. »

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