Fdesouche

13/04/2025

Ils envisageaient un départ sur zone irako-syrienne ou de commettre des attentats d’inspiration jihadiste sur le sol français. Mais la cour d’assises de Paris n’a pas été entièrement convaincue, acquittant vendredi un des six hommes jugés pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. Les cinq autres mis en cause ont été condamnés à des peines allant de 7 ans d’emprisonnement à 20 ans de réclusion criminelle, sensiblement moins que ce que réclamait le parquet. (…)


Le principal accusé, Mohamad Darwish, 39 ans, un réfugié palestinien né en Syrie, soupçonné d’avoir combattu dans les rangs du groupe jihadiste État islamique (EI) entre mars et l’automne 2014, a écopé de 20 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers et de l’interdiction définitive du territoire français à l’issue de sa peine. Selon l’accusation, son “aura” d’ancien combattant jihadiste avait “galvanisé et donné des ailes” à ses compagnons présents sur le banc des accusés. Arrivé en France à l’automne 2015 dans le cadre d’un programme d’accueil des réfugiés – il a perdu ce statut depuis -, il aurait combattu dans la katiba (brigade) Al-Mouhajirine où a transité notamment Abdelhamid Abaaoud, le chef des commandos des attentats du 13-Novembre. Selon une magistrate du Parquet national antiterroriste (Pnat), M. Darwish aurait notamment participé à “la bataille de Mossoul” en juin 2014.

Le parquet avait requis 25 ans de réclusion à son encontre.


L’acquittement concerne Marwan Tahmed, 37 ans, qui, comme les autres accusés, a déjà effectué plus de cinq ans de détention provisoire. “La situation (de M. Tahmed) est difficile à appréhender”, avait concédé mercredi une des avocates générales du Pnat tout en estimant qu'”il ne pouvait pas ignorer les velléités des autres accusés”. Or, a relevé son avocat, Me Raphaël Kempf, aucun projet d’attentat n’a été évoqué devant lui dans la boucherie “conspirative” de Brest.

Le parquet avait requis 8 ans de prison à son encontre.


Un des accusés, “Mehdi” (prénom modifié), né en novembre 2003, avait à peine 16 ans au moment des faits. La cour l’a reconnu coupable et condamné à sept ans de prison assortis de cinq années de suivi socio-judiciaire. La plupart des accusations reposaient sur les aveux de “Mehdi”, le plus bavard des accusés durant sa garde à vue. Les larmes aux yeux, le jeune homme aujourd’hui âgé de 21 ans s’est excusé vendredi auprès de ses coaccusés. “C’est à cause de moi que vous vous retrouvez” dans le box des accusés, “je regrette”, a-t-il dit.

Le gérant de la boucherie, Wahid Bouraya a été condamné à 11 ans d’emprisonnement assortis d’une période de sûreté des deux tiers et à l’obligation d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans.

Christopher de Sousa Neves, 36 ans, converti à l’islam radical, a été condamné à dix ans de prison assortis d’une période de sûreté des deux tiers.

Erwan Miry, 33 ans, a été condamné à neuf ans de prison, dont deux tiers de sûreté.

France 3 Régions


03/01/2025

Six hommes sont renvoyés devant la justice pour des projets d’attentats, évoqués dans un commerce halal breton sous surveillance des renseignements, qui ont pu écouter durant des années leurs conversations.

Le dossier de la « boucherie conspirative » de Brest (Finistère) présente une certaine originalité : c’est la première fois, dans l’histoire de l’antiterrorisme français, que le lieu principal de rassemblement d’une cellule djihadiste présumée est un commerce de viande halal. Cette particularité confirme les craintes exprimées ces dernières années par le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, chargé de la lutte contre le séparatisme islamiste, que certains commerces communautaires puissent servir de foyers de radicalisation.

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Mohamad D. évoque, pour sa part, de faux barrages routiers ou une tuerie dans un village des environs de Brest, à la manière de la « Dawla », le surnom de l’EI. Particulièrement inquiétant, il suggère : « On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c’est facile. » Mais, pour cela, « il nous faut un peu d’entraînement, il nous faut des armes ». De préférence « un silencieux », précise-t-il.

Lors de cette conversation, Mohamad D. met en garde son ami Wahid B. contre un informateur qui travaillerait pour la police. Un autre membre du groupe, Erwan M., un converti, a décidé de se tailler la barbe pour ne pas attirer l’attention. Il parle avec des « kouffars » (mécréants) pour donner le change, dit « un peu des gros mots » et a fait retirer le niqab (voile intégral) à sa femme pour ne pas se faire remarquer.

Rapidement émerge la question des armes. Mehdi et Christopher D., un autre converti connu sous le nom d’Islem, se rendent dans le quartier de Kerourien, à Brest, pour en acheter, mais rentrent bredouilles. Erwan M. suggère d’aller à Marseille, où une « kalach » coûte 2 500 euros. Un autre propose la Bosnie, où l’on pourrait en trouver « pour 400 euros ». Mehdi connaît un Tchétchène qui est « chaud patate ». Mais le projet reste à l’état virtuel, faute de volonté et d’argent. Les velléités d’attentat ou de départ tiennent autant du fantasme que du projet. Difficile, au vu des conversations, de démêler la part de sérieux de celle de la vantardise due à la dynamique de groupe.

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Le Monde


30/11/2023

Six hommes dont un ex-réfugié de Syrie ont été renvoyés devant la cour d’assises des mineurs spéciale pour avoir préparé jusqu’au début 2020 dans une boucherie de Brest des actions violentes inspirées de celles du groupe Etat islamique, a appris l’AFP de source proche du dossier ce jeudi 30 novembre.

L’enquête a débuté en septembre 2019 autour de la situation de Mohamad D., Palestinien né en 1985 à Homs, en Syrie, et arrivé en France en novembre 2015 avec un statut de réfugié – il l’a perdu depuis.

Les enquêteurs s’interrogeaient sur sa fréquentation régulière d’une boucherie située à brest dénommée “Chez Wahid”, dont le gérant Wahid B. avait été condamné cette année-là pour des faits d’apologie du terrorisme et était soupçonné d’accueillir des réunions “de la mouvance islamiste radicale de la ville“.

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D’après une source proche du dossier, un pourvoi est en cours et, s’il est écarté, le procès pourrait se tenir fin 2024.

France3

“Tu tues tout le village en une seule nuit, c’est facile”

Dans une sonorisation du 9 décembre 2019, Mohamad D. dit ainsi à Wahid B. : “Il nous faut un peu d’entraînement, il nous faut des armes, et il faut apprendre certaines choses (…) On peut y aller pas trop loin, par exemple, on va voir les campagnes. On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c’est facile (…) Il faut avoir l’audace, et que tu aies tout prévu“, ajoute encore cet homme aujourd’hui âgé de 38 ans.

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France Bleu


21/01/2020

Des proches « sous le choc », « assommés », « abasourdis ». Au lendemain de l’arrestation de Wahid, son entourage familial ne peut imaginer qu’il ait, de près ou de loin, pu participer à un projet violent. Alors, un projet terroriste, encore moins.

La famille de Wahid est nombreuse, connue et respectée à Brest. « Un modèle d’intégration », pour la plupart ; des « trajectoires respectables » de méritocratie républicaine, pour d’autres.

Alors, Wahid, solide boucher trentenaire, a-t-il joué de la « taqiya » (la dissimulation, NDLR) pour mieux masquer d’éventuels projets terroristes ou son arrestation est-elle collatérale dans le dossier ? Les enquêteurs de la DGSI s’emploient, en ce moment même, à le savoir.

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Le Télégramme

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