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« Esclavage moderne » et racisme dans plusieurs Emmaüs du Nord : des migrants sans-papiers se déclarent en grève illimitée ; ils dénoncent une situation d’exploitation et des promesses de papier non tenues (Màj)

23/09/2023

En juin dernier, StreetPress a révélé les dérives de la Halte-Saint-Jean, une communauté Emmaüs accusée de traite des êtres humains et travail dissimulé. Depuis, un mouvement de grève d’ampleur des compagnons sans-papiers a éclaté dans le Nord.

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Racisme décomplexé

Dans une vidéo que s’est procuré StreetPress, Malik (1), un compagnon sans-papiers d’Emmaüs Grande-Synthe (59), s’applique au décapage d’un vieux meuble. Le bénévole français qui filme s’amuse à commenter la scène :

« On peut vous le proposer pour la pub Banania sur TF1 ou sur 36 15 Ulla » (…) « Mange pas beaucoup, mais a une grosse bouche. »

Ce type de comportement ne serait pas isolé. Les compagnons sans-papiers de Grande-Synthe décrivent un racisme décomplexé dans la communauté. « Nous, les compagnons noirs, avons les tâches les plus ingrates mais nous sommes rabaissés et humiliés en permanence », se désole Souma. « Il faut être méchant avec les Africains pour les faire travailler », lui aurait récemment lancé le responsable du magasin. De nombreux travailleurs disent souffrir de mal de dos depuis leur arrivée dans la communauté.

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Emmaüs : Après les révélations de StreetPress, trois communautés de sans-papiers en grève illimitée dans le Nord | StreetPress


12/09/2023

22/08/2023

40 compagnons sans-papiers de la communauté Emmaüs de Grande-Synthe dans le Nord sont entrés en grève illimitée mardi 22 août pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent indignes. Ils rejoignent ainsi le mouvement initié depuis 53 jours par les compagnons sans-papiers de Saint-André-lez-Lille.


40 h par semaine pour 150 €

Depuis début juillet, des compagnons de la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean à Saint-André-lez-Lille (Nord) sont en grève illimitée. Ces étrangers en situation irrégulière ont rejoint la communauté en espérant être régularisés après trois ans de travail. Mais les conditions de travail sont considérées comme difficilement soutenables. “L’esclavage est un gros mot que l’on ne doit pas prononcer, mais malheureusement dans nos situations, on est vraiment des esclaves“, dénonçait en juillet dernier auprès de France 3 Nord Pas-de-Calais Happy Patrick, une sans-papiers ayant rejoint la communauté il y a 5 ans. “Ici, on fait 40 h par semaine. Quel individu dans ce pays accepte 150 € par mois pour ça ?“, fustige Ibrahima Yattara, compagnon lui aussi depuis 5 ans.

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France 3


23/07/2023

« On est prêt à crever ici » : la CGT pointée du doigt

Voilà bientôt un mois que vingt et un compagnons d’Emmaüs ont arrêté le travail à Saint-André-lez-Lille pour dénoncer leurs conditions de travail. Un mouvement qui prend de l’ampleur alors que l’ensemble des grévistes ont annoncé leur volonté de porter plainte contre la direction.


« Aujourd’hui, le mouvement n’appartient plus aux compagnons, mais à la CGT », déplore Pierre Duponchel, le président de l’antenne andrésienne d’Emmaüs, qui se dit peu surpris par l’ampleur que prennent les événements. Du côté de la direction, « statu quo », affirme le président.

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VDN


23/07/2023

Des compagnons sans-papiers d’une antenne d’Emmaüs, située à Saint-André-lez-Lille (Nord), sont en grève depuis début juillet. Ils dénoncent le rythme et leurs conditions de travail, mais aussi des promesses non-tenues sur leurs perspectives de régularisation. Des accusations que la direction locale nie catégoriquement.

« 40 heures par semaine pour 150 euros par mois » : Emmaüs visée par une enquête pour « traite d’êtres humains »

Le Parisien



22/06/2023

L’affaire pourrait entacher la réputation du mouvement humaniste fondé il y a plus de 70 ans par l’Abbé Pierre. Ce mardi 13 juin, la communauté Emmaüs de la Halte Saint-Jean, de Saint-André-lez-Lille (59), a été perquisitionnée par l’Office central de lutte contre le travail illégal (Oclti). L’association est, selon nos informations, sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet pour traite des êtres humains et travail dissimulé.

Dans cette grande bâtisse, des personnes en situations précaires récoltent, trient, reconditionnent et revendent des objets de seconde main. Mais Anne Saingier, la responsable de la communauté et présidente Emmaüs du Nord-Pas-de-Calais, est soupçonnée d’avoir mis en place un système d’exploitation de plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers, jamais déclarés et recrutés sur la base d’une fausse promesse : le statut de compagnon, qui en plus d’offrir une indemnité ouvre une perspective de régularisation.

StreetPress enquête sur cette affaire depuis de nombreux mois et a recueilli les témoignages de dix victimes qui ont accepté de s’exprimer malgré la peur des représailles. Au moins 21 personnes sans-papiers seraient encore sous le joug de la communauté, dont cinq depuis plus de trois ans. Parmi elles, plusieurs hommes et femmes âgés, malades et blessés, contraints de travailler à temps plein sous la menace d’être remis à la rue. Ils dénoncent des conditions de travail insupportables et des violences psychologiques permanentes. « Nous avons été sacrifiés pendant des années mais d’autres personnes vont arriver. C’est pour les prochains que nous devons parler », pose Yacin (1) d’une voix tremblotante, un bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Après quatre années de mensonges et d’humiliations, il n’a plus aucun doute :

« Elle veut nous bloquer ici car on ne coûte pas cher mais on rapporte gros. »

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Il y a quelques mois, Yacin dit s’être rendu à la mairie de Saint-André-Lez-Lille pour dénoncer ces mauvais traitements au sein de la Halte Saint-Jean. « J’ai demandé à parler à la maire en personne, madame Élisabeth Masse, mais c’est son assistant qui m’a reçu. J’ai expliqué dans les détails la situation et il a tout noté », raconte le compagnon. La mairie ne lui aurait donné aucune nouvelle avant la récente intervention des forces de l’ordre. Pour Yacin, c’est une preuve supplémentaire de la protection dont bénéficie la présidente régionale :

« Elle a des amis partout. »

StreetPress (lecture intégrale recommandée)

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