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Le juge Patrick Robinson, qui avait présidé le procès de l’ancien président yougoslave Slobodan Milošević, a déclaré que le sujet des réparations liées à l’esclavage évoluaient très rapidement ces dernières années et a exhorté le Royaume-Uni à modifier sa position actuelle sur la question.

« Ils ne peuvent pas continuer à ignorer les plus grandes atrocités, qui témoignent de l’inhumanité de l’homme envers l’homme. Des réparations ont été payées pour d’autres torts et évidemment bien plus rapidement, bien plus rapidement que les réparations pour ce que je considère comme la plus grande atrocité et le plus grand crime de l’histoire de l’humanité : l’esclavage transatlantique », a déclaré Robinson. « Je crois que le Royaume-Uni ne pourra pas résister à ce mouvement vers le paiement des réparations : c’est l’exigence de l’histoire et c’est l’exigence de la loi. »

Robinson s’est entretenu exclusivement avec le Guardian avant la Journée de l’UNESCO en mémoire de la traite transatlantique des esclaves et de son abolition. Il devrait prononcer le discours d’ouverture mercredi au bureau du maire de Londres pour marquer cette journée.

L’événement fait suite au rôle clé joué par Robinson dans la rédaction et la compilation du rapport du groupe Brattle sur les réparations pour l’esclavage transatlantique, publié en juin. Le rapport, qui a été décrit comme l’analyse des réparations d’État à État la plus complète, identifie les réparations qui sont dues pour 31 pays dans lesquels l’esclavage transatlantique a été pratiqué. (…) Le rapport utilise (…) tient compte la richesse et le PIB accumulés par les pays qui ont asservi les Africains .

Lorsqu’on lui a demandé si les chiffres élevés étaient une surprise, Robinson a répondu non. « Ces calculs ne s’étendent pas sur une période de 5 ou 10 ans. Ils couvrent toute la durée de l’esclavage transatlantique, ce qui signifie qu’ils couvrent des centaines d’années. Qui plus est, les réparations n’ont jamais été versées. Les calculs commencent donc à partir du premier jour de l’esclavage transatlantique, soit des centaines d’années ; et cela seul explique les chiffres élevés.

Pour répondre aux chiffres, Robinson a déclaré que le rapport proposait que les paiements soient effectués sur une période plus longue, entre 10 et 25 ans, plutôt qu’instantanément. (…)

Robinson a déclaré : “J’ai la plus haute estime pour le Premier ministre du Royaume-Uni, mais je pense que la position qu’il a adoptée est regrettable et j’espère vraiment qu’il la reconsidérera. La marée est en train de changer, la marée politique, la marée mondiale est en mouvement. Le Royaume-Uni (…) doit prendre en compte le fait qu’un mouvement est un mouvement en faveur des réparations. L’esclavage transatlantique est la plus grande atrocité de l’histoire de l’humanité, sans précédent par sa brutalité, sans parallèle par sa durée de plus de 400 ans, sans parallèle par sa rentabilité.”

Robinson est né à Sheffield, en Jamaïque, en 1944. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il a travaillé comme procureur en Jamaïque. Il a travaillé brièvement au ministère des Affaires étrangères et pendant 26 ans au ministère du Procureur général. (…)

The Guardian

QUANTIFICATION OF REPARATIONS FOR TRANSATLANTIC CHATTEL SLAVERY, Rapport Brattle

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