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Dans la perspective des jeux Olympiques de 2024 à Paris qui démarrent dans un an, le gouvernement a autorisé le déploiement de caméras de vidéosurveillance dites « intelligentes », censées détecter des comportements suspects. De nombreuses associations dénoncent un recul des libertés individuelles.

Tels des athlètes, ils se tiennent prêts à bondir hors de leurs starting-blocks. Car pour eux, les jeux Olympiques, c’est maintenant, avec un an d’avance sur l’ouverture officielle de la compétition. Eux, ce sont les trois jeunes fondateurs de la start-up Wintics : un polytechnicien, champion de mathématiques, un HEC et un diplômé de l’ESCP Business School. Trois grosses têtes qui, dès 2020, ont réussi à mettre au point et à commercialiser un logiciel ultra-performant pour rendre les caméras de surveillance intelligentes. Leur entreprise – ils en sont convaincus – devrait remporter, à l’automne, l’appel d’offres pour participer à la sécurité de la compétition et ses centaines de milliers de visiteurs.  […]

L’idée est désormais d’apprendre à cet outil – qui peut se brancher sur n’importe quelle caméra HD – à détecter certains comportements humains : mouvements de foule, marche en sens inverse, attitude statique, corps couché, intrusion dans un espace interdit, attroupements inopinés… La liste précise de ces « attitudes suspectes » sera fixée dans un décret d’application dans le courant de cet été. Une fois celui-ci publié au « Journal officiel », le top départ sera donné pour les entreprises spécialisées comme Wintics qui concourront pour l’appel d’offres des JO. […]

Ce recours à l’intelligence artificielle signe un changement de paradigme en matière de sécurité. Même si, après une très longue réflexion, la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (Cnil) a donné, en décembre 2022, son accord pour le déploiement de ces caméras, elle souligne dans son avis que ces dispositifs ne constituent pas « une simple évolution technologique »,mais bien « une modification de la nature même de la vidéo-surveillance » qui pourrait entraîner dans l’avenir « des risques importants pour les libertés individuelles et collectives ».

Depuis, les mises en garde se sont multipliées. Une quarantaine d’eurodéputés, très majoritairement issus des groupes Verts, sociaux-démocrates, et Gauche unitaire, ont écrit en mars à leurs homologues français. Ils s’inquiètent de voir « la France créer un précédent de surveillance jamais vu en Europe ». […]

Cette nouvelle forme de surveillance a été autorisée par une loi du 19 mai dernier. Ce texte prévoit d’expérimenter ces dispositifs jusqu’en juin 2025. Un test grandeur nature rendu nécessaire « en raison des risques d’attentats terroristes et d’atteintes graves à la sécurité pendant les JO », explique le ministère de l’Intérieur . « A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », s’est justifié Gérald Darmanin, lors du débat parlementaire. Tout en précisant qu’il ne s’agissait nullement d’instaurer « une surveillance de masse », puisque ces caméras ne pourront utiliser aucune technique de reconnaissance faciale ni aucun système d’identification biométrique.

L’Obs

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