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10/07/2022

«Préparons-nous à la coupure totale du gaz russe, c’est aujourd’hui l’option la plus probable. Ça suppose que nous accélérions notre indépendance énergétique», a plaidé lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence le numéro 2 du gouvernement français, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui veut profiter de l’été pour «se mettre en ordre de bataille» avant l’hiver. «Nous sommes farouchement indépendants. La première indépendance doit être énergétique», a-t-il martelé à Aix. La première ministre Élisabeth Borne avait déjà évoqué cette éventualité.

En matière d’approvisionnement, «on peut avoir des tensions sur le gaz cet hiver», avait averti dès samedi la première ministre Élisabeth Borne lors d’une rencontre avec la presse. Pour éviter des pénuries, le gouvernement a demandé le remplissage à «près de 100%» des capacités de stockage de gaz nationales d’ici au début de l’automne. «Sur l’électricité, normalement, selon les projections d’EDF, on devrait avoir une production plus forte au fur et à mesure» que les douze réacteurs (sur 56) actuellement à l’arrêt pour corrosion redémarreront, a indiqué samedi Élisabeth Borne.

Mais si l’électricité venait à manquer, le gouvernement prépare pour l’hiver une série de mesures destinées à prioriser les ménages et certaines industries. «Évidemment on préserve les ménages et (…) on ne coupe pas les usines ou les transports en commun», a détaillé Élisabeth Borne samedi. «Il faut nous mettre en ordre de bataille maintenant sur l’organisation, le délestage, la sobriété, la réduction de consommation… c’est maintenant que nous devons prendre les décisions», lui a fait écho le ministre de l’Économie.

Ainsi certains sites industriels pourraient se voir demander de «ralentir leur consommation d’énergie, voire d’arrêter leur consommation d’énergie pendant un certain temps», a expliqué M. Le Maire, tout en précisant que «c’est totalement impossible» pour certains sites, afin de ne pas «casser l’outil industriel». Devant le risque que Vladimir Poutine coupe le robinet du gaz à l’Europe, «une option crédible» a dit Bruno Le Maire dans un entretien à LCI en marge des Rencontres d’Aix, il faut «anticiper les conséquences». […]

Le Figaro

09/07/2022

Au milieu de l’été, en prévision d’un hiver de tous les dangers, le gouvernement continue de plancher sur les enjeux énergétiques, «plus cruciaux que jamais». Invitée des rencontres économiques d’Aix-en-Provence, la première ministre a estimé que l’hypothèse d’une «rupture de livraisons [de gaz] de la Russie pour l’Europe est crédible». Invitée aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, la première ministre a aussi mis en garde contre l’isolement engendré par le télétravail.

 «On peut certainement surmonter une difficulté de ce type, mais cela supposera que chacun se mobilise», a ajouté Élisabeth Borne. À moyen terme, l’exécutif continue de mettre l’accent sur la sobriété énergétique et la décarbonation de l’économie, en particulier dans l’industrie, afin de réduire la dépendance de l’Hexagone aux énergies fossiles importées de Russie.

Se passer progressivement du pétrole et du gaz permettra aussi de protéger le portefeuille des ménages, a argumenté la première ministre. «À un moment donné, vous avez le pouvoir d’achat de millions de Français qui est amputé parce que le baril de pétrole est en train de flamber : il faut sortir de cette vulnérabilité», a-t-elle plaidé sur la scène de l’événement.

L’Hexagone, comme nombre de ses voisins européens, reste fortement dépendant de la Russie pour son approvisionnement en gaz naturel et en pétrole. En 2020, la France importait 17% de son gaz et 13% de son pétrole et de ses produits pétroliers depuis ce pays, selon la Commission européenne. Une part somme toute relativement faible comparé à d’autres États membres : l’Italie importait ainsi 43% de son gaz naturel de Russie, la même année, l’Allemagne 65% et la Hongrie 95%, à titre de comparaison.

En prévision de l’hiver, et face à la menace grandissante d’une coupure des approvisionnements russes, la France et ses partenaires se préparent : mi-mai, les vingt-sept se sont mis d’accord sur une obligation de remplissage des réserves de gaz à «au moins 80%» de leur capacité, d’ici le 1er novembre. Fin juin, les patrons des trois géants de l’énergie TotalEnergies, Engie et EDF ont également appelé les consommateurs et les entreprises à réduire leur consommation en prévision des mois à venir. Tous les acteurs sont mobilisés, y compris les commerces et les ménages. […]

Le Figaro

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