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21/11/2021

Parmi elles, l’association Life for Paris s’est montrée particulièrement virulente à l’encontre du déplacement d’Eric Zemmour devant le Bataclan. (…) Rien en revanche, de la part de ces deux associations sur les propos de François Hollande lors du procès, ou ceux de Raquel Garrido sur BFMTV, le 14 novembre, qui prônait pourtant la « réconciliation » entre victimes et terroristes.

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« Ces associations utilisent des termes à l’encontre d’Eric Zemmour qu’elles n’oseraient même pas utiliser contre les djihadistes, parce que, pour elles, le principal danger c’est moins l’islamisme que l’extrême droite » nous confie Nicolas*, blessé au Bataclan il y a six ans. « Je comprends que la démarche d’Eric Zemmour ait pu choquer, mais l’ignominie ce n’est pas lui, ce sont les djihadistes ! » s’agace-t-il, assumant une certaine proximité idéologique avec l’éditorialiste. « J’ai bien davantage été indigné par l’aveu de François Hollande, qui en dit long sur notre aveuglement idéologique, et plus encore par les propos de Raquel Garrido, totalement dingue. »

Constantin, membre du groupe Facebook (secret) Life for Paris sur Facebook (qui comporte environ 600 membres) abonde : « Le mantra de l’association c’est : « vous n’aurez pas ma haine ». On est parfois proche du syndrome de Stockholm. Il est bien normal, ajoute-t-il, que nous n’ayons pas tous la même réaction, mais le problème c’est qu’on n’entende actuellement qu’un seul son de cloche. On voit très bien l’idéologie sous tendue derrière le communiqué de Life for Paris.

Estelle a perdu son mari, qui était aussi le père de ses enfants, le 13 novembre 2015. « Depuis le début je suis choquée par la posture de ces associations » indique cette femme qui dit venir de la gauche, mais se voit désormais désignée comme étant « facho » dès lors qu’elle fait part de ses divergences. Ce qui s’est passé avec le cas de l’humoriste Gaëtan Matis est selon elle symptomatique du deux poids deux mesures des associations. « Si j’avais une machine à voyager dans le temps, avait plaisanté cet humoriste début octobre, je bookerai la soirée du 13 novembre 2015 afin d’y organiser une soirée rencontre entre Éric Zemmour et son public ». Contre toute attente, plutôt que de s’indigner de ces propos-là, Arthur Dénouveaux, porte-parole de l’association Life for Paris, s’était indigné de… l’indignation d’Eric Zemmour, et de la polémique qui en avait découlé.

Frère d’une des 130 personnes décédées ce 13 novembre 2015, Georges est entré rapidement et par hasard dans l’association 13onze15. L’initiative associative lui paraissait « une bonne idée ». Plus maintenant. Aujourd’hui il n’en revient toujours pas des propos de Raquel Garrido, lui qui n’a « aucune envie de [s]e réconcilier avec les assassins de [s]on frère ». « Tendre l’autre joue ne fonctionne plus quand on a déjà tendu la joue gauche » développe-t-il, et de concéder que ces attentats l’ont fait « évoluer politiquement », lui qui fut d’abord centriste. (…)

John ne s’est jamais livré à la presse depuis les attentats. Partie civile lors de ce procès auquel il assiste assidument, il déplore le traitement médiatique biaisé qui en est fait, notamment du fait du travail des associations. « On a l’impression que seuls les messages humanistes sont véhiculés. J’entends ces messages, je peux les comprendre, mais je regrette que les autres, ceux qui ne se contentent pas de dire « vous n’aurez pas ma haine », ne soient pas repris ». Pour lui, c’est un peu comme si, au-delà du procès judiciaire, il y avait un second procès médiatique et, pour ces victimes à la parole ignorée, une seconde mort. « Parfois, à lire la presse, on a l’impression que ce procès concerne un accident d’avion, comme si personne n’avait voulu ça, comme si c’était accidentel. Or, il y a bien une idéologie derrière tout ça. Mais certains ne veulent pas en entendre parler, comme pour mieux tourner la page », explique John, qui dit rejoindre Éric Zemmour sur le fond de ses analyses, concernant l’islamisme, et ajoute ainsi : « Il y a nécessairement une responsabilité politique. » Et de conclure : « Et puis il y a tout ceux qui ne sont pas là parce qu’ils ne veulent pas assister à ce procès. Qui portent leur parole, à eux ? »

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Valeurs Actuelles

19/11/2021

Selon les personnes qui sont à l’origine de cette tribune, l’objectif est d’« indiquer publiquement que si les associations de victimes du 13-Novembre ont réalisé un travail important et utile » jusqu’à présent, dans l’accompagnement des victimes, « leurs représentants ne sont en aucun cas leurs porte-paroles ».

« Ces dernières semaines, les représentants de certaines associations de victimes des attentats du 13 novembre 2015 ont, dans un formidable exercice de mauvaise foi, réussi à s’élancer dans les flots de l’indécence commune.

Pensant pouvoir s’exprimer pour l’ensemble des victimes du 13 novembre 2015, ils sont allègrement sortis du devoir de réserve qui devrait caractériser des associations qui se définissent elles-mêmes comme « apolitiques ».

Au-delà des polémiques parfaitement partisanes et stériles, sur la présence de personnalités politiques lors des commémorations du 13 novembre 2015 et du discours qu’elles peuvent y tenir, ces représentants ont tenté, au gré de leurs interventions, de s’ériger en porte-parole d’une sensibilité unique.

Si le message tacite est qu’en dehors de ces associations il n’y a point d’expression valable, que leurs représentants seuls peuvent prétendre s’approprier la mémoire du 13 novembre 2015 et le trauma national qui en résulte, qu’ils sont seuls habilités à le conjurer par le combat ou l’analyse politique : qu’ils explicitent leurs propos !

Comme Soljenitsyne, confronté à ceux qui acceptent de « vivre dans le mensonge » et aux censeurs qui les y maintiennent, nous nous lèverons et nous partirons. Il n’est pas question de laisser le champ libre à leurs injonctions englobantes ni à leurs tactiques d’invisibilisation.

Les « victimes du 13 novembre » n’appartiennent à personne. Ou plutôt : elles appartiennent à tous les Français, autant qu’à ceux qui se sentent dans une communion d’esprit avec ce que nous et notre pays, avons traversé.

Aussi, le meilleur service que ces représentants associatifs puissent rendre à l’ensemble des victimes, sans risquer d’en blesser aucune, sans risquer d’envahir indûment le terrain judiciaire, sans risquer d’annihiler des sensibilités qu’ils ne partagent pas, sans risquer de nous contraindre à leur répondre par voie de presse, c’est de se taire.

Des victimes qui tiennent à leur anonymat. »

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