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« Encore plusieurs milliers d’Afghans sur nos listes » : Emmanuel Macron va plaider pour une « safe zone » à Kaboul (MàJ : Un porte-parole des talibans rejette la proposition)

29/08/2021

Mise à Jour :

Suhail Shaheen déclare à franceinfo que l’idée d’une zone protégée autour de l’aéroport de Kaboul, défendue notamment par la France, n’a pas lieu d’être. Les Afghans pourront librement prendre l’avion après le 31 août, s’ils disposent d’un passeport et d’un visa.

Suhail Shaheen

Comme c’est le cas dans n’importe quel pays, il ou elle devra avoir les documents appropriés : passeport, visa. S’il dispose de cela, chacun pourra quitter l’Afghanistan et y venir en provenance d’un autre pays.

Suhail Shaheen, porte-parole du bureau politique des talibans à franceinfo

Alors qu’un rapport d’experts de l’ONU affirme que les talibans disposent de listes d’opposants qu’ils recherchent, le porte-parole affirme que “ce rapport est sans fondement. Ils [le rapport] affirment qu’il existe une liste pour cibler les gens, les chercher, les identifier, les arrêter et les tuer. Mais il n’y a rien de tel”, assure Suhail Shaheen.

Il ajoute que des enquêtes ont été menées sur ces accusations et que “certaines personnes à l’origine de ces informations, des membres du NDS, le service de renseignement de l’administration sortante à Kaboul” ont été arrêtées. Selon lui, elles “ont fait cela pour créer un climat de peur parmi les gens. Mais de notre côté, il n’y a pas de liste noire, il n’y a aucune liste. Et on a accordé une amnistie générale à tous ceux qui travaillaient avec les forces étrangères ou avec l’administration de Kaboul.”

FranceInfo


Avant son départ pour l’Irak, où il est en visite jusqu’à dimanche soir, Emmanuel Macron a tiré les leçons de l’opération d’évacuation en Afghanistan et dévoilé, pour le JDD, les axes de sa politique à venir sur les réfugiés, les flux migratoires et la coopération européenne contre le terrorisme. Il réévalue la relation avec les États-Unis et explique le sens de la présence au Sahel.

Nous avons encore sur nos listes plusieurs milliers d’Afghans et d’Afghanes que nous souhaitons protéger, qui sont à risque en raison de leurs engagements – des magistrats, des artistes, des intellectuels –, mais aussi beaucoup d’autres personnes qui ont été signalées par des proches et dont on nous dit qu’elles sont à risque, détaille le chef de l’État. Et puis il y a de nombreuses femmes qui ont été éduquées ces vingt dernières années, en particulier dans les villes, et qu’on doit aider à échapper à la répression.

Notre projet vise à définir une “safe zone” à Kaboul pour pouvoir continuer les opérations humanitaires. Cela permettrait de mettre chacun devant ses responsabilités

Emmanuel Macron

Pour concrétiser cette démarche, le président français veut créer avec ses partenaires une zone protégée dans la capitale afghane que les Afghans sur le départ pourraient rejoindre avant de quitter le pays. C’est tout l’objet de la résolution que la France voudrait proposer demain matin, avec les Britanniques, au Conseil de sécurité des Nations unies, avant une réunion de ses cinq membres permanents sur l’Afghanistan convoquée par le secrétaire général Antonio Guteres. « Notre projet de résolution vise à définir, sous contrôle onusien, une “safe zone” à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires. C’est très important. Cela donnerait un cadre aux Nations unies pour agir dans l’urgence, et cela permettrait surtout de mettre chacun devant ses responsabilités et à la communauté internationale de maintenir une pression sur les talibans. » Emmanuel Macron est impatient de voir si Pékin et Moscou prendront le risque d’y opposer leur veto, au risque de passer dès lors pour des complices objectifs des exactions talibanes déjà recensées par les organisations de défense des droits humains.

[…]

Le JDD


28/08/2021

La France compte sur l’aide du Qatar qui, grâce à ses bonnes relations avec les talibans, “a la possibilité d’aménager des opérations de pont aérien ou de réouverture de certaines lignes aériennes”, a précisé Emmanuel Macron.

2675 Afghans et 142 Français évacués par la France depuis le 15 août, en plus des 625 Afghans évacués en Mai/Juillet

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