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18/05/21

13/05/21

D’ordinaire, les collectivités bataillent devant les tribunaux pour récupérer leurs bâtiments squattés par des dizaines d’individus, bien souvent expulsés au petit matin par les forces de l’ordre. La Métropole de Lyon de Bruno Bernard (EELV) a décidé de rompre avec ces méthodes dans des cas bien particuliers.

Nos confrères de Rue89Lyon révèlent cette semaine que les élus métropolitains, lors de la commission permanente à huis clos du 26 avril dernier, ont voté et signé une convention inédite. Passée avec l’association qui gère un squat dans un bâtiment de la Métropole situé dans le quartier de Vaise dans le 9e arrondissement de Lyon, elle garantit à la soixantaine de personnes qui vivent illégalement sur place de pouvoir y rester sans problème pendant deux ans.

Les squatteurs s’engagent ainsi à partir d’eux-mêmes à l’issue de cette période. En contrepartie, la Métropole doit réaliser des travaux et proposer un accompagnement social à ces personnes.

Il s’agira du premier “squat officiel” de l’agglomération.

LyonMag

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L’idée de légaliser les squats n’est pas nouvelle et s’exprime par exemple depuis plusieurs années par la voix du DAL (Droit au Logement). Créé en octobre 1990 à partir des luttes de la place de la Réunion, en scissionnant une partie des familles pour s’allier avec les caritatifs comme Emmaüs et négocier avec l’Etat, le DAL s’est érigé en spécialiste de la cogestion de la misère. A partir de l’occupation de la rue du Dragon (Paris-6e), profitant de la campagne pour les élections présidentielles, s’appuyant sur des «personnalités» médiatiques, le DAL a fait du lobbying pour ressusciter une ordonnance de 1945 sur la réquisition de logements vides. Dès lors, il ne s’agira pas de réappropriations ou d’occupations mais simplement de réquisitions, appelant l’Etat à se saisir lui-même de ces immeubles, pour en confier ensuite la gestion -la surveillance- à des associations comme Emmaüs, le DAL, l’Armée du Salut, etc… Ainsi, il n’est jamais question pour lui de squatter des immeubles mais plutôt de faire des coups médiatiques afin de caser ses listes dans celles de l’Etat. De même, le Comité des Sans-Logis, issu d’une scission de la Coordination des Sans Abris fin 1993 avec l’aide du DAL (dont il fit officiellement partie jusqu’en 1996), précise bien qu’il n’est pas question de squatter, mais bien d’appliquer cette ordonnance, puis de travailler main dans la main avec l’Etat 1. Le DAL et le CDSL (qui s’occupe des célibataires), depuis plusieurs années, occupent donc le terrain de la légalité et de la cogestion, y compris pour les HLM (à Paris, le DAL trie parmi ses familles celles qui se verront attribuer un HLM par l’OPAC).

Squat.net

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