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Le Français Fabien Azoulay incarcéré en Turquie où il subissait des tortures aux cris « d’Allah Akbar », et des simulacres de conversion à l’Islam, a été libéré (MàJ)

07/11/2021

Trois jours après sa libération, Fabien Azoulay a confié son soulagement dans une interview diffusée vendredi. L’homme de 43 ans avait été interpellé à Instanbul en 2017 en possession de GBI, un solvant classé comme «stupéfiant» et interdit en Turquie, mais répertorié en France seulement comme «substance vénéneuse». Ingérée en petite quantité, elle peut être utilisée comme excitant sexuel. Fabien Azoulay était accusé d’avoir acheté sur Internet un bidon de GBL, livré à son hôtel alors qu’il était en Turquie pour réaliser des implants capillaires. Il ignorait, selon ses avocats, que ce produit était interdit dans ce pays. «J’ai acheté un bidon de deux litres – c’était la quantité minimale de commande, pour m’amuser», a-t-il justifié. Fabien Azoulay est alors placé pendant quatre ans en détention.

Il aurait été victime de violences durant sa détention, en raison, selon ses avocats, de sa religion juive et de son homosexualité. «Un détenu m’a agressé, qui était arrivé deux jours auparavant dans la cellule. Il m’a envoyé une bouilloire d’eau chaude sur le corps, le visage, en criant Allah akbar. Clairement, quelqu’un lui avait dit que j’étais juif ou homo», a-t-il confié. Aujourd’hui, «Je me sens beaucoup mieux qu’à mon incarcération. Je me sens soulagé, heureux d’être avec mes proches, ma famille, mes amis, a-t-il confié. Je ne réalise pas encore complètement. C’est comme un atterrissage en douceur.»

Après un échange entre Macron et son homologue turc Erdogan, en marge du sommet de l’Otan le 14juin, le transfert du touriste avait été obtenu et il était arrivé en prison le 17août dernier avant d’être libéré ce mardi en raison d’un aménagement de peine. Désormais, pour Fabien Azoulay, l’objectif est de «tout faire» pour que son nom «soit lavé de toute accusation». Il estime avoir le besoin de se «reconstruire», et «d’essayer d’apprécier les petites choses de la vie, les feuilles de l’automne, le froid parisien. C’est une renaissance pour moi. Et à un moment ou à un autre, retourner chez moi à New York.»

La Dépêche


09/04/2021

«Violé, battu, brûlé», le Français Fabien Azoulay torturé dans une prison turque

Condamné en 2017 à 16 ans de prison pour avoir consommé un stimulant sexuel dont il ignorait l’interdiction sur le sol turc, Fabien Azoulay vit depuis un calvaire en prison. Ses proches en appellent à Emmanuel Macron. 

Le Français Fabien Azoulay, qui tenait un spa à New-York avant son interpellation, avait commandé cette drogue depuis sa chambre d’hôtel. Dès la livraison du produit à sa chambre, il a été interpellé par des policiers turcs. Jugé pour consommation et trafic de drogue, il écope le 27 février 2018 d’abord de 20 ans de prison. Puis sa peine est ramenée à 16 ans et 8 mois. « Une audience expéditive et une condamnation anormalement lourde », commentent ses avocats et son comité de soutien dans un communiqué publié jeudi 8 avril.

Demande d’un transfert en France

À l’image du film Midnight Express d’Alan Parker, les conditions de détention en Turquie sont très difficiles. Le Français subit de multiples sévices. Fin 2019, un codétenu lui aurait infligé des brûlures parce qu’il est homosexuel et juif.

La Voix du Nord


“Il faut un geste humanitaire”

Actuellement détenu à Giresun, au bord de la mer noire, à 800 km au nord-est d’Istanbul, Fabien Azoulay est désespéré, disent ses avocats. Il est isolé et il est devenu très compliqué pour sa famille et ses amis de venir le voir. Dans les lettres qu’il parvient à envoyer à ses proches, il décrit les scènes de violences quotidiennes auxquelles il a pu assister et dont il a été la cible. Il explique n’avoir plus la force de rester en vie. “Mon client a été, en détention, victime de nombreux sévices, raconte maître François Zimeray, avocat au barreaux de Paris et de Genève. Un de ses codétenus a même été condamné pour torture à son égard.”

“Il a été violé, battu, brûlé. Il est l’objet de vexations du fait de son orientation sexuelle, notamment de la part de détenus radicalisés. Il subit des scènes de conversion forcée à l’islam car il est de confession juive. Il en a perdu le sommeil”.

France Info

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