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26/01/23

La première publication litigieuse avait eu lieu le 19 janvier 2021 sur la page Facebook du Conseil Étudiant de la Haute Ecole Bruxelles-Brabant (HE2B), et l’autre le 28 octobre 2021. La requérante avait publié un post « Je suis Samuel Paty », peu après l’assassinat de ce dernier, sur la page Facebook du conseil étudiant de cette école où elle était maître-assistante en philosophie. Les problèmes avaient commencé à ce moment-là, écrivait-elle ensuite sur un blog où elle livrait son désarroi : «  Le problème a visiblement été que ce soit moi, militante pour la laïcité dans l’enseignement, qui l’écrive, a-t-elle expliqué. Rapidement, j’ai essuyé des commentaires qui me qualifiaient d’islamophobe, de raciste, qui affirmaient que je ne devrais pas être autorisée à enseigner.  »

Le tribunal a conclu que le premier commentaire mettait en cause son honneur et sa réputation en jetant le doute sur « l’éthique et les compétences de Madame Geerts en sa qualité d’enseignante en lui imputant une subjectivité et une xénophobie qui ne lui permettraient pas de faire passer des examens sans un assesseur à ses côtés ». Ces affirmations non vérifiées par des éléments concrets relevaient donc, a estimé le tribunal, de l’attaque ad personam et non de la critique constructive que permet un débat d’intérêt général. Il est condamné à verser 500 euros de dommage, et à payer l’indemnité de procédure. « Alors qu’il règne un sentiment d’impunité totale sur internet, il est assez sain que la justice montre que les gens ne peuvent pas déverser leurs propos rageux sans conséquences juridictionnelles », réagit Me Uyttendaele, avocat de Nadia Geerts.

Une autre plainte au civil a fait l’objet d’une sanction à l’encontre de l’auteur, mais celui-ci a fait appel. Une plainte avait également été déposée au pénal, pour menaces et harcèlement, et le dossier suit son cours.

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Le Soir


30/01/21

La professeure envisage de quitter l’enseignement car elle craint pour sa vie, et une réunion de crise a été menée ce jeudi avec l’administrateur général de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et la direction de l’école pour tenter de trouver des solutions.

LeSoir.be


26/01/21

Maître-assistante en philosophie à la haute-école Bruxelles-Brabant (HE2B), Nadia Geerts, initiatrice du Réseau d’Actions pour la Promotion d’un Etat laïque, est désormais la cible des réseaux sociaux.

La professeure envisage de quitter l’enseignement car elle craint pour sa vie, et une réunion de crise a été menée ce jeudi avec l’administrateur général de Wallonie-Bruxelles Enseignement et la direction de l’école pour tenter de trouver des solutions.

« Il y a trois mois et quelques jours », écrit Nadia Geerts sur son blog, « j’étais encore un prof heureux. Des cours qui me passionnaient, des collègues sympas, des étudiants avec qui le contact était vraiment bon… Aujourd’hui, je ne vois plus comment continuer, tout simplement. » Les problèmes ont débuté, expose la professeure, lorsqu’elle a publié sur la page Facebook gérée par le conseil étudiant de la HE2B, un post « Je suis Samuel Paty », au lendemain de l’assassinat de ce professeur. « Le problème a visiblement été que ce soit moi, militante pour la laïcité dans l’enseignement, qui l’écrive », explique-t-elle. « Rapidement, j’ai essuyé des commentaires qui me qualifiaient d’islamophobe, de raciste, qui affirmaient que je ne devrais pas être autorisée à enseigner

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Il y a huit jours, sur sa page Facebook, la militante/enseignante a écrit « voilà, on y est » en partageant un article annonçant que le port des signes d’appartenance religieuse serait autorisé notamment dans son école. Sa publication a déclenché une salve de commentaires haineux. « Jusqu’alors, je défendais le règlement des études de mon école. Maintenant que le règlement va changer, c’est vu comme “la méchante a perdu”, tout le monde peut se lâcher », explique-t-elle. Un influenceur qui compte 6.000 abonnés sur Instagram et 50.000 sur Snapchat a ainsi écrit « va te faire foutre, Nadia Geerts ».Sur tous les réseaux sociaux, le nom de la féministe circule – on l’y accuse notamment de « promouvoir le privilège blanc ». « Je me vois mal retourner à l’école après la pandémie. Avec mon horaire de cours, tous les élèves sauront où je suis et quand et cela pourrait être communiqué à une personne mal intentionnée », explique-t-elle.

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Au cabinet du ministre Daerden, qui a la tutelle sur WBE, on confirme la réunion de crise de jeudi. WBE va, en tant qu’employeur, déposer plainte et Nadia Geerts fera de même pour harcèlement, menaces et diffamation. L’école avait déjà fait suivre au parquet de Bruxelles les premiers commentaires haineux, ceux faisant suite à la publication sur Samuel Paty. Par ailleurs, ce lundi, « les autorités de la haute école communiqueront leur soutien officiel à l’enseignante auprès de toute la communauté éducative », poursuit le porte-parole du ministre.

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LeSoir.be

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