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C’est l’un des faits politiques majeurs de la crise due à la pandémie de Covid-19 : le retour au premier plan, dans le débat public, de la question des frontières et de la mondialisation financière. Pour beaucoup, la pandémie a révélé les limites d’un modèle assis sur la dérégulation des échanges et la liberté totale de circulation. La pandémie réactive la notion de protection entre la gauche anticapitaliste, qui dénonce les dérives de la mondialisation libérale, et l’extrême droite, qui prône la fermeture des frontières et le rejet de l’immigration.

[…] Rien ne pourrait rapprocher les solutions portées par ces deux familles antagonistes. L’une, la gauche, nourrit une réflexion anticapitaliste (ou altercapitaliste, c’est selon), dénonçant le tout marché, les délocalisations, le libre-échange qui, dans son analyse, appauvrit la classe ouvrière mondiale et contribue au dérèglement climatique. Ce sont les flux de marchandises qui sont visés, pas la liberté de circulation des personnes. […]

« On demande une relocalisation solidaire, écologique et sociale : sinon l’extrême droite va se saisir de ce thème. On est pour une libre circulation des personnes et des connaissances, mais pour une régulation très forte de la circulation des biens, services et capitaux», résume Aurélie Trouvé, porte-parole de l’association altermondialiste Attac.

L’autre, l’extrême droite incarnée par Marine Le Pen, prend pour prétexte la dénonciation de la mondialisation pour prôner la fermeture des frontières et, en réalité, donner des habits neufs à coloration économique et sociale à son rejet de l’immigration. Se joue donc une course de vitesse entre des adversaires que tout oppose, voulant tous deux incarner l’alternative au « macronisme », décrit comme un « néolibéralisme » assumé. […]

Le Monde

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