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Editorial du Monde relatif à la réaction d’Emmanuel Macron sur l’affaire Benalla intitulé « L’habile tour de passe-passe de Macron ».

[…] Plus jupitérien que jamais, M. Macron a assumé son exercice très vertical du pouvoir et sa méfiance vis-à-vis de tous les contre-pouvoirs. Il voit dans cette affaire « un spectacle où la tentation pour presque tous les pouvoirs est de sortir de son lit ». Ses accusations sont graves.

La presse ? Elle « ne cherche plus la vérité » et « veut devenir un pouvoir judiciaire qui a décidé qu’il n’y avait plus de présomption d’innocence ». La justice ? Il se dit attaché à ce qu’elle fasse son travail. Mais il relève un « problème de fonctionnement », avec des auditions et des recherches qui sortent « à la seconde même dans la presse ». Le pouvoir législatif ? Il est tenté, énonce-t-il en visant plus particulièrement la « coalition baroque » des oppositions, « de se substituer à la justice et de devenir un tribunal populaire ».

En malmenant les contre-pouvoirs, en laissant planer des zones d’ombre, des imprécisions, des omissions, voire des contradictions, le président de la République fait un pari osé. Le résultat de sa contre-attaque pourrait aboutir à l’inverse de l’objectif recherché et mettre de l’huile sur le feu en galvanisant ses oppositions. M. Macron espère sans doute que l’été apaisera la fièvre et que le Parlement reprendra à la rentrée le chemin de la réforme constitutionnelle. Mais il n’est pas sûr qu’il ait rempli son rôle de gardien des institutions.

Le Monde

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