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Une ancienne permanente accuse son parti d’avoir amputé sa retraite et évoque plusieurs emplois de complaisance. Si tout s’était déroulé normalement pour elle, Danielle Tronche serait restée jusqu’au bout « un bon petit soldat communiste, le doigt sur la couture du pantalon », comme elle le dit elle-même. Employée comme secrétaire par le PCF girondin le 1er avril 1976 après avoir vécu dans une famille ouvrière de Bassens et fait ses preuves de militante, elle aurait quitté le siège de la rue Furtado à la fin 2009, à 60 ans, avec les honneurs dus à son dévouement pour la cause. Et personne, en dehors de ses proches, n’aurait entendu parler de cette retraitée vivant discrètement et modestement dans sa maison d’Izon.
Et pourtant, Danielle Tronche, après avoir hésité, s’est décidée à mettre les pieds dans le plat à un âge où on cherche plutôt la tranquillité. Tout est parti de l’évaluation de sa retraite par la Caisse d’assurance-maladie. « La Crama m’accordait 908 euros alors que j’attendais davantage. L’explication est à chercher dans le système du PCF. Les salaires que je percevais de mes employeurs faisaient l’objet d’un reversement mensuel. Le mien était déclaré au Smic mais dans les faits, je touchais davantage par le PC. Pour la caisse de retraite, ceux qui étaient enregistrés étaient insuffisants et elle a dû remonter dix-sept ans en arrière pour retrouver dans le privé des cotisations qui me soient favorables. En clair, j’ai travaillé pendant près de onze ans pour rien pour le PCF. »
Mais son cas révèle aussi les difficultés du PCF pour rémunérer ses permanents. Confession d’un ancien membre du bureau fédéral qui tient à rester anonyme : « Longtemps, le financement du personnel n’a pas posé de problèmes car il y avait plusieurs élus qui reversaient leur salaire et des cotisations rentraient. De même, on trouvait toujours moyen de salarier fictivement des permanents dans des boîtes ou des collectivités amies. On n’est plus du tout dans cette situation aujourd’hui parce que la source s’est tarie. Le cas de Danielle Tronche, qui a bien travaillé comme secrétaire à la Fédération, est loin d’être isolé. » […] Sud Ouest

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