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Les bateaux se vidaient de toute part comme une baignoire qui déborde. Le tiers monde dégoulinait et l’Occident lui servait d’égout.

(…) Ceux qui avaient grimpé jusqu’au sommet des immeubles découvrirent autour d’eux l’étendue de leur conquête. A perte de vue s’offrait un pays qui leur parut le plus beau, le plus riche, le plus accueillant du monde.

La densité des habitations ne nuisait pas à la nature, elle en était même enveloppée et la multiplicité des toits donnait confiance : autre chose qu’un désert ! Plus loin, au pied des collines boisées, les guetteurs émerveillés découvraient d’immenses champs plantés d’arbres fleuris, d’autres qui verdissaient sous d’épaisses moissons.

Ils le firent savoir, chantant la bonne nouvelle comme des muezzins ou des crieurs publics. De bouche en bouche, elle parcourut la foule.

Cette foule épuisée avait retrouvé tout bonnement le moral. Un moral de fer. De conquérant. Si bien que plus des trois quarts, les plus valides, les plus entreprenants, décidèrent de poursuivre leur route. Plus tard, les historiens firent de cette migration spontanée une épopée qu’ils baptisèrent : « La conquête du nord. »

On n’a pas oublié le premier volet du diptyque : la fuite vers le nord, l’exode lamentable des vrais propriétaires du pays, leur déchéance avouée, leur répugnant renoncement, l’anti-épopée.

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Le Camp des Saints est un roman publié en 1973 de l’écrivain français Jean Raspail. Il décrit les conséquences d’une immigration massive sur la civilisation occidentale, la France en particulier.

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