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En pleine période estivale, et malgré la crise sanitaire du Covid-19 qui s’éternise, une pénurie s’est installée en France : celle des soignants. Plusieurs professions de santé, exerçant à l’hôpital ou en libéral, alertent depuis plusieurs mois sur ce risque accru, dont les racines sont profondes. Entre manque de reconnaissance et de rémunération, conditions de travail dégradées et Ségur de la santé décevant, de nombreux professionnels abandonnent avec le sentiment “que demain sera pire”, confie Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).

Les infirmiers et infirmières hospitaliers, en première ligne depuis le début de la crise, s’attendent à une vague de départs annuels, à l’instar de l’année dernière. “En juin 2020, il y avait 7.500 postes infirmiers vacants, et en septembre 2020, on était passé à 34.000, explique Thierry Amouroux. Avec les plans blancs, les départs étaient bloqués jusqu’au 1er juin mais depuis, les gens s’en vont“. L’été, période pratique et habituelle pour déménager, favorise également les départs et reconversions professionnelles. […]

Comment en est-on arrivé là? Pour Thierry Amouroux, les départs du secteur hospitalier sont “tout simplement liés aux conditions de travail et à la désillusion“. “On pensait que le choc de la première vague allait changer les choses, or il n’en a rien été”, dénonce-t-il, pointant les plans d’économies qui ont conduit à la suppression de lits et de postes. “Les choses n’ont fait que se dégrader ces derniers mois. Dans les services Covid de soins intensifs, il y avait six patients par infirmière lors de la première vague. Ces derniers mois, on était à huit patients Covid par infirmière“. La charge de travail augmente et le sens se perd. “On court d’un patient à l’autre pour enchaîner des actes techniques de soin, on n’a plus le temps de s’occuper correctement de patients“, déplore le porte-parole. […]

Le JDD

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