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La tension sur les marchés de dette pèse sur les LBO. Les entreprises ont déjà épuisé leur marge de manœuvre financière en réduisant les coûts depuis trois ans. Un mur de dettes menace en 2013 et 2014.

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Même si, par nature, ils appartiennent à l’univers du non-coté, les LBO (leveraged buy-out, acquisitions à effet de levier) n’en sont pas moins affectés par la crise actuelle. D’une part, les doutes qui assaillent les investisseurs sur les marchés de dette et la pression qu’exerce la future réglementation prudentielle bancaire rendent les financements plus difficiles à obtenir et plus onéreux. D’autre part, la perspective d’une croissance économique en berne obscurcit les perspectives des sociétés sous LBO.

« Les entreprises ont abandonné leurs tentatives pour repousser les échéances du refinancement », explique dans une note Edward Eyerman, responsable de la notation des financements à effet de levier chez Fitch pour la zone Europe, Afrique et Moyen-Orient. « Beaucoup d’entreprises sous LBO suivies par l’agence ont déjà subi trois ans de réductions de coûts, en insistant sur la baisse des investissements pour illustrer leur désendettement. Si les incertitudes concernant le refinancement – et l’économie – devaient persister, la santé opérationnelle de ces sociétés serait menacée ».

L’agence de notation estime que le comportement du marché de la dette à haut rendement (high yield), jusqu’à son retournement en juin, est particulièrement illustratif : « son dynamisme, couplé à la perspective d’une introduction en Bourse partielle, offrait un espoir de refinancement aux sociétés fortement endettées ». Mais les véhicules d’investissement dans le high yield ont subi 2 milliards d’euros de sorties en août, selon les chiffres de Lipper.

Alors que les entreprises les mieux notées ont repoussé les échéances de remboursement grâce à des refinancements en 2010, les autres feraient face à des perspectives sombres pour 2013 et 2014. Le portefeuille de plus de 300 emprunts à effet de levier suivi par Fitch dépasse les 200 milliards d’euros de dette arrivant à maturité en 2012 ou 2013.

« Si les conditions macroéconomiques devaient se détériorer en 2012, on pourrait observer une deuxième vague de restructurations dans les LBO. Elle devrait surtout concerner les sociétés en proie à des difficultés passées, trop endettées ou positionnées sur des secteurs cycliques », confirment Céline Méchain et Vincent Catherine, en charge de la couverture des fonds de capital-investissement chez Goldman Sachs. Plusieurs banquiers attestent que certains business plans refaits à l’occasion de restructurations en 2009 ou 2010 ont déjà dérivé.

L’AGEFI

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