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Ottmar Edenhofer, de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam (Allemagne), préside le groupe de travail n° 3 du GIEC qui se penche sur les moyens d’atténuer l’impact des changements climatiques.

Dans un entretien à un quotidien important suisse, il a récemment avoué avec franchise que l’objectif des conférences du GIEC n’a plus grand-chose à voir avec la protection de l’environnement. Le prochain sommet mondial du climat à Cancún sera en réalité un sommet d’affaires au cours duquel on discutera de la répartition et de la redistribution des ressources.

Il faut se débar­rasser de l’illusion selon laquelle la politique climatique inter­nationale est une politique environ­nementale.”

Extrait :

Journal — Cela ne ressemble plus à la politique climatique que nous connaissons.

Edenhofer — C’est une erreur fondamentale de séparer la politique climatique des thèmes les plus importants de la mondialisation. Le sommet sur le climat de Cancún à la fin du mois n’est pas une conférence sur le climat, mais l’une des plus grandes conférences économiques depuis la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? Parce que 11 000 gigatonnes de carbone reposent dans les réserves de charbon sous nos pieds — et nous ne devons émettre que 400 gigatonnes dans l’atmosphère, si nous voulons respecter l’objectif des 2 degrés [d’augmentation dans la température terrestre]. 11 000 par rapport à 400, on ne peut contourner le fait que la grande majorité des réserves fossiles doivent rester dans le sol.

[…]

Tout d’abord, nous, les pays développés, avons virtuellement exproprié le reste de la communauté mondiale de l’atmosphère de notre planète. Mais il faut dire clairement que, grâce à la politique climatique, nous redistribuons de facto la richesse planétaire. De toute évidence, les pays riches en charbon et en pétrole ne seront pas enthousiastes à ce sujet. Mais il faut se débar­rasser de l’illusion selon laquelle la politique climatique inter­nationale est une politique environ­nementale. Cela n’a en pratique désormais quasiment plus rien à voir avec une poli­tique environ­nementale, comme les problèmes de la défores­tation ou du trou dans l’ozone.

Source : Neue Zürcher Zeitung, Zürich, le 14 novembre 2010

Pour une école libre

(merci à Diberville)

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