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Il existe aujourd’hui un discours officiel, une “doxa”, qui a profondément pénétré les esprits. Cette idéologie a si bien imprégné la pensée contemporaine qu’il n’est pratiquement plus nécessaire d’en faire la promotion.
Elle s’auto-entretient, s’auto-alimente, et se perpétue par un processus de réplication mentale qui évoque irrésistiblement les virus.
Elle est défendue par les gardiens du temple (intellectuels, hommes politiques, journalistes, courtisans…) dont la mission est l’écrasement symbolique de tous les contrevenants.

De la cantine au comptoir du PMU, de la petite PME à la fonction publique, de la feuille de chou locale aux grands organes médiatiques, l’ensemble de la vie sociale et économique française est désormais lue et vécue au travers d’un prisme idéologique et émotionnel, imposé et partagé — plus ou moins consciemment — par la plupart de nos concitoyens.
Une illustration tirée du quotidien servira sans doute mieux notre propos. Dans le cadre de mon travail,, je suis amené à côtoyer de jeunes mamans — ou des couples — ayant des enfants d’âge scolaire, un sujet qui, classiquement, fait les beaux jours des petits échanges ordinaires.
– Oui, Albert* et moi habitons en proche banlieue Est/Nord/Sud. Notre petit Fernand*/notre petite Georgette* va entrer en CE1 .(*prénoms modifiés)

Je profite régulièrement de ces rencontres pour me livrer à une petite expérience qui commence — comme toute bonne rencontre — par un chapelet de paroles insignifiantes :
– Tu habites dans quel coin toi ?
– je suis près de X et toi ?
– Moi je suis à Y. C’est plutôt tranquille X ?
patati, patata…

-> C’est la Zone verte. Discours convenus et impersonnels. Inoffensifs bla-bla de machine à café entre collègues d’occasion. Il arrive même parfois qu’au détour d’une phrase, on me serve un petit couplet bien-pensant sur la ville de X, très “vivante”, avec allusion convenue (et devenue quasi obligatoire) au melting-pot et à la richesse du “mélange interculturel”. 
Les choses se gâtent régulièrement quand j’aborde le chapitre “enfants/école”. Je tends souvent innocemment la perche :“Nous avons mis notre fils dans une petite école privée. On a visité l’école publique mais c’était pas… enfin… c’était pas ça qu’on cherchait”.
-> Entrée en zone orange. De fil en aiguille, la personne que j’ai en face de moi finit très souvent par avouer quelque chose qui ressemble à cela : “Dans l’idéal, on aimerait déménager parce que l’école de la ville est pas terrible. On aimerait mettre nos enfants ailleurs”.
Hon hon. C’est cela, oui… Je tends alors un ensemble de perches surdimensionnée en tétrachlorure de titane haute densité. L’école ne convient pas… ? “Oui, je vois ce que tu veux dire. Chez moi à Y, l’ambiance était carrément insupportable. On trouvait ça pas mal violent, les gamins étaient intenables, et les instits ne savaient plus ou donner de la tête”.

-> Zone rouge en vue : Pousser plus loin la discussion revient souvent à déclencher une mini-tempête mentale. Les mots commencent à s’entrechoquer, le regard devient fuyant. Nous touchons les zones sensibles.
Après avoir patiemment accompagné ma pauvre victime aux frontières de la zone interdite, je la laisse souvent décharger seule son impossible fardeau. Et la phrase que j’entends alors systématiquement est la suivante (mille variantes possibles) :
• “Je ne voudrais pas jouer les racistes de service mais…”
• “Ca me fait chier de dire ça mais…”
• “Je sais que c’est nul ce que je vais dire mais…
• “Je vais pas faire mon facho mais…”
… suivi d’un petit couplet confus et anxieux : “la diversité, c’est bien mais ça va quand c’est 10% de la population, pas quand la moitié —  les deux tiers/les trois-quart/90% — des gens sont… [tuut, tuut, tuut, vous entrez en zone radio-active] …issus de l’immigration.”
Déflagration synaptique. Malaise. Culpabilité massive, poussée d’angoisse et perles de sueur.
Franchir – même le temps d’un court échange – la barrière sociale du conditionnement mental imposé est une souffrance réelle.
Traitement d’urgence : répondre au malade “Oui, je suis bien d’accord avec toi. C’est vrai que la diversité, ça va 5 minutes” (mille variantes possibles). Le patient recouvre souvent immédiatement son état normal…
Diagnostic :
Nous avons souhaité illustrer ici l’un des principaux conditionnements actuels, à la fois émotionnel et intellectuel, que l’on résumera par “le complexe du raciste”.
La légitime protestation contre l’arrivée massive de populations allogènes dans votre ‘chez vous’ — sans qu’on vous demande votre avis — a, sous la pression idéologique actuelle :
1°) subi un refoulement majeur : il est interdit de l’exprimer.
2°) subi une inversion de “charge” : d’un tourment (sentiment bien réel), elle est devenu selon la doxa une “chance”, presque une récompense.
3°) le sentiment de colère associé n’est plus seulement réprimé : il a été associé par bonds successifs à la figure du diable contemporain, le nazisme.

L’ensemble de ces facteurs, dument plantés dans les cerveaux depuis 40 ans, donne le résultat actuel : une population secrètement furieuse qui, en public ou en “média”, célèbre quotidiennement la “diversité” en portant le masque grimaçant d’une joie factice. En son for intérieur, cette même population se sent brimée, délaissée, et surtout copieusement trahie.
Le verrou mental est toutefois si fort que la digue ne cède pas : car tout sera préférable au sentiment de honte et à la crainte d’une chasse aux sorcières familiale, professionnelle ou sociale.
Les solutions trouvées pour échapper à ce vécu intérieur foncièrement infect sont diverses :
• par le vote : montée du FN en 2002 et jmlp au 2e tour, ou élection de Sarkozy par des électeurs qui ont voulu croire à la réalité de la promesse identitaire (c’est raté…)
• par la fermeture : intégration impossible, ou au forceps, des populations allogènes, par des mesures gouvernementales de plus en plus contraignantes. Car le Français de souche, bien que contraint à la passivité, refuse contre vents et marées les cultures exogènes qu’on veut lui faire ingurgiter de force.
• par le sauve-qui-peut : désertion des “quartiers” (ghettoisation non par concentration mais par fuite de la composante desouche), boum des écoles catho/privées…
Les classes supérieures, corrompues mais non sottes, sont les premières a mettre tout en œuvre pour échapper aux bienfaits de la diversité, à user de toutes les ficelles et de tous les passe-droits possibles pour épargner leur progéniture : pistons, traficotage, détournement de la carte scolaire, écoles privées sur-tarifées, déménagement précipités dans les quartiers chics ou dans les communes épargnées.
Il est toutefois faux de dire que ce sentiment de répression est partagé de tous. Le processus a si bien été agencé que, chez une partie de la population, le sentiment profond d’identité a été annihilé.
Et ceux là, les plus détruits, croient sincèrement que melting-pot, métissage et immigration tous azimut sont les prémisses d’un monde nouveau. Ou que l’idolâtrie de la tolérance et le multi-culturalisme peuvent fonder une société.
Ce sont les meilleurs gardiens du dogme. Inutile d’épiloguer à leur sujet. Revoir l’interview de Yuri Bezmenov sur les idiots utiles du communisme.

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