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« La diversité est le faux-nez de la discrimination positive. Ce terme n’a d’autre fonction que de camoufler une politique de passe-droit généralisé. En lui-même, il ne signifie absolument rien, c’est un slogan débile. »

Anne-Marie Le Pourhiet est juriste, docteur en droit, professeur agrégé de droit public à l’Université Rennes 1, vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel (AFDC). Extraits d’une longue interview.
« De façon générale, sélectionner, préférer, hiérarchiser ou tout simplement juger, est devenu révélateur d’une « phobie » c’est-à-dire d’une maladie mentale à soigner d’urgence. Il est donc désormais interdit de discriminer sauf quand il s’agit d’attribuer des privilèges à ceux qui ont la chance d’appartenir au club très prisé des « dominés ».
Femmes, handicapés, « issus de l’immigration africaine et maghrébine », homo-bi-trans-sexuels, originaires de régions « à identité forte », etc. ont le droit de bénéficier d’avantages refusés aux hommes mâles, blancs, valides, hétérosexuels et originaires de régions hexagonales à … identité faible.
Voilà très exactement ce qu’est une discrimination « positive » : un passe-droit reconnu aux membres de catégories ethnico-culturelles ou sexuelles ayant réussi à se forger un statut de victimes.
La « concurrence des victimes » a débouché sur un nivellement et une indifférenciation entre les différentes revendications. Ce qui se traduit par une législation fourre-tout, ou l’on mélange absolument tout : les Noirs et les homosexuels, les femmes et les handicapés, les Juifs et les obèses, la religion et l’âge, l’apparence physique et l’opinion, l’origine nationale et l’appartenance syndicale, les violences physiques et les plaisanteries verbales, etc…
Lorsqu’on n’est pas recruté sur les mêmes critères d’exigence que les autres, on n’arrive pas non plus à suivre le même cursus. On n’entre pas par effraction dans l’élite scientifique. Les écoles Centrale et Polytechnique ne pourraient pas s’offrir un gadget de type Sciences-Po. On ne triche pas avec la science.
On peut dispenser de dissertation dans une école de « tchatche », on ne peut pas dispenser de résoudre une équation dans une école d’ingénieurs. Si l’on pratiquait des discriminations positives à l’Ecole nationale d’aviation civile, je ne monterais plus dans un avion ! Quand le mérite s’efface, il ne reste plus que l’arbitraire et la « tête du client », c’est à dire la loi de la jungle et le ridicule.
Constater qu’il y a peu de descendants d’immigrés maghrébins ou africains à Polytechnique, ou peu de handicapés au barreau de Paris, ou aucune femme sur les échafaudages des ravalements d’immeubles ou derrière les camions-poubelles ne permet pas forcément de crier à l’injustice et à la discrimination. Encore faut-il accepter d’examiner les choses avec bonne foi et réalisme au lieu de le faire avec du sectarisme idéologue et de l’opportunisme militant.
Il est évidemment, naturellement et normalement plus difficile à des enfants d’immigrés de réussir rapidement dans la société d’accueil qu’à des nationaux de souche. Et plus la différence culturelle et économique avec cette société est grande, plus longue et difficile sera l’intégration. A fortiori si une idéologie multiculturaliste conseille aux migrants de ne pas s’assimiler et de cultiver leur différence, les chances d’intégration se réduisent, et le risque de rejet et de ghettoïsation se développe. Prétendre contester ces évidences ou les combattre relève de l’angélisme ou de l’intégrisme
J’ai entendu le président de la HALDE, Louis Schweitzer tenir des propos parfaitement circulaires et vides de sens qui semblaient en lévitation au-dessus du réel, et révélaient son incapacité à savoir exactement contre quoi l’institution qu’il préside est chargée de « lutter ». Cela n’a rien d’étonnant car le sujet des discriminations baigne dans le politiquement correct, c’est-à-dire « un discours hypnotique qui anesthésie l’esprit critique et qui s’impose comme une croyance ». On ne sait tout simplement plus de quoi on parle tant le slogan creux s’est substitué à l’argument.
Nul ne répond d’abord à des questions de pure légitimité. Pourquoi, si l’on a un studio à louer ou un emploi à offrir, serait-ce « mal » de préférer le donner à un citoyen français qu’à un étranger et pourquoi serait-ce au contraire « bien » de faire le choix inverse ? A CV équivalent, en quoi est-ce « mal » de préférer le Blanc et, au contraire, « bien » de préférer le Noir ?
En quoi est-ce condamnable de préférer mettre en contact avec le public un employé élégant au physique agréable plutôt qu’un handicapé ou un obèse ? En quoi est-ce répréhensible de ne guère apprécier la collaboration avec un homme maniéré et efféminé ?
Faute de vouloir aborder ces questions toutes simples, le législateur s’expose à l’incompréhension des citoyens qui ne parviennent plus à distinguer en quoi tel ou tel comportement qui leur paraît parfaitement légitime est cependant illégal. Le divorce entre les deux appréciations mènera au mieux au mépris de la loi, au pire au goulag. (lire toute l’interview)
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Visionner également cette vidéo de l’intervention de A.M. Le Pourhiet

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