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Après Bernard-Henri Lévy à Kaboul. BHL à Phnom Phen, BHL à Karachi, voici BHL à Gori. Ne reculant devant aucun sacrifice et n’hésitant pas à quitter son nid germanopratin (ou marocain) pour nous restituer les horreurs de la guerre, notre philosophe publie dans Le Monde un reportage sur la guerre-éclair de Géorgie.

Grâce à cette nouvelle double page (avez-vous remarqué que le reportage de guerre façon BHL fait toujours une double page du Monde, que le conflit concerne un grand ou un petit pays et qu’il ait duré dix jours ou dix ans, nous savons à présent :
1) Que les Russes aiment la vodka.
2) Que, comme toutes les guerres, celle de Géorgie comporte son lot habituel d’horreurs dont sont victimes les civils : pillages, viols, assassinats cruels. BHL nous en rapporte une preuve irréfutable : il a rencontré un paysan qui a vu une famille victime de la cruauté des militaires
3) Que, comme dans toute guerre racontée par BHL, il y a des méchants – les Russes, les Cosaques, aidés par « certains » Ossètes – et des gentils, coiffés par un héros, que BHL a, comme toujours, rencontré durant la nuit. En l’occurrence, il s’agit du président de la Géorgie qui a bien voulu rencontrer BHL « flanqué de son conseiller », ce qui signerait l’importance de ce rendez vous !
4) Que les méchants sont hostiles à Israël.
5) Que ce héros, Saakashvili est conforme à tous les héros bhliens, d’Alia Izetbegovitch au commandant Massoud : il est beau, démocrate, libéral (au sens européen et américain), cultivé, féru de philosophie, bref, un être exquis incapable de faire la guerre autrement que pour se défendre….
6) Que les Russes aiment la vodka (deux fois)
7) Que ce n’est pas l’armée géorgienne qui a déclenché les hostilités en envahissant l’Ossétie, comme l’ont raconté tous les journaux du monde, mais les Russes qui ont tendu aux pièges aux Géorgiens, piège dans lequel ils sont malencontreusement tombés, faute de quoi il n’y aurait pas eu de guerre, donc pas de reportage de BHL.
8 ) Que BHL n’est pas un philosophe en chambre mais un activiste courageux qui n’a pas hésité à prendre des risques puisque les militaires russes (qui boivent de la vodka, notez le bien) ont refusé d’assurer sa sécurité.
9) Que BHL agit, comme presque toujours, en PME familiale : il a emmené dans ses bagages Gilles Hertzog, son Pancho Sancha de guerre, et le jeune Raphaël Glucksmann, qui s’est fait connaître par un documentaire naïf sur le Rwanda. Avec de tels compagnons, BHL est sûr de voir ce qu’il vu et de raconter ce qu’il a entendu.

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